mardi 8 septembre 2015

INDISCRETION D'USAGE

Parlons-en un peu au moment ou la maintenant célèbre FIC ouvre le site internet de sa prochaine grande session 2016 : https://www.forum-fic.com/
Il n'y a pas à proprement parler de curseur entre la sécurité et la discrétion mais un fort lien de causalité entre l’indiscrétion et l'insécurité. (Loose lips sink ships...)
Dés lors, la célèbre maxime Voltairienne "Protégez-moi de mes amis, mes ennemis je m'en occupe" illustre bien que ceux qui nous connaissent le mieux ont sur nous la plus grande capacité de nuisance. Mais, si Voltaire avait raison, il n'avait pas de profil Facebook ni de compte Google+ et il ignorait qu'on put avoir des milliers d'amis, inconnus de nous, à qui nous eussions raconté notre existence par le détail, au quotidien et en illustrant notre propos par quelques photos et vidéos.
Conséquences de ces nouveaux comportements sociaux, nous sommes tous les victimes potentielles de récupérations et vols de données que nous abandonnons en toute indiscrétion sur les chemins virtuels.
L'étonnante vidéo suivante qui est reprise sur l'excellent site de la Délégation aux usages de l'Internet (DUI)  le montre bien au cours d’une pseudo expérience de voyance extra-lucide où sont révélés d'authentiques secrets de polichinelle :
Mais que fait la CNIL !? :)
Source :
"La Délégation aux Usages de l’Internet (DUI) a pour mission « de proposer les mesures propres à généraliser l’accès à l’Internet ainsi que la formation des familles, des enfants et du grand public aux usages des nouvelles technologies. Elle contribue directement à cette mission en assurant une diffusion de l’information et des bonnes pratiques et un suivi de la politique des espaces publics numériques implantés sur le territoire national."

Les données qui peuvent être utilisées contre nous ne sont pas toujours le fruit de nos indiscrétions conscientes ou inconscientes, elles peuvent aussi nous être dérobées. Selon une 'étude récente de Norton, le smartphone est un "réservoir d'indiscrétion" stockant des photos et vidéos "très intimes" pour plus de 34% des Français. Et même au delà, les discussions whatsapp, les sms, les journaux d'appels  font de ce bel outil un couteau au double tranchant redoutable si il est oublié sur la plage ou dérobé dans un sac à main.
Alors que faire de nos petits secrets et comment conserver notre intimité ?
La biométrie sera-t-elle notre dernier rempart contre l'utilisation abusive de nos informations privées ? On peut croire qu'elle contribuera à protéger un peu nos objets et nos accès dans le monde physique.
Néanmoins, dans le monde cyber, le ver est dans le fruit et la complexité s’invite dans le débat. Les usages indiscrets ont en effet pris le pas sur la traditionnelle discrétion d'usage et les temps du partage sont arrivés. Vive blablacar, drivy, home exchange et airbnb. Ma voiture n'est plus ma propriété intime, je la loue; ma maison n'est plus un saint des saints d'intimité, je l'échange. Et bien d'autres encore qui donnent un visage à un renouveau d'économie sociale et solidaire, un lieu de rencontre dans l'océan de la globalisation, un coup de frein à la volonté de croissance, une communication plus qu'une consommation.
Il semblerait que la norme tende vers la transparence des utilisateurs appelés à partager leurs biens mais aussi leurs émotions (twitter), leurs données physiologiques (capteurs sportifs) et que le secret soit devenu l’apanage des malfaisants ou de ceux qui les traquent. Alors, peut on s’abandonner à la transparence alors que des l’on connaît la violence du monde actuel ?
Les usagers de l’Internet et des technologies de l’information sont tous des civils dans le champ de bataille de la cyberguerre. Ils peuvent être impactés autant que entreprises par les vols de données, les atteintes à la réputation, les chantages divers,  les modérations abusives de leurs participations dans des groupes LinkedIn etc.
Une sérieuse gestion des risques s'impose si l'on ne veut pas être débordé par les usages déviants de toutes les données que la transparence des nouveaux usages impose à ses utilisateurs. Opinions, positions, trajets, habitudes, connaissances, activités, performances, carrières, employeurs, amis, connaissances et collègues, employés et stagiaires,  voici ce que nous sommes invités à partager et qui, traité par le détail peut représenter un risque économique, physique ou moral.
Si a l'heure actuelle chaque plate-forme de service se porte garante de la confidentialité des données de ses utilisateurs, à travers des clauses de confidentialité complexes comme celles de tous les réseaux sociaux, le croisement des informations que la CNIL tente de prohiber devient une activité sportive pour les systèmes de profilage qui exploitent les sources ouvertes “publiques” sur l’Internet.
Le droit à l’oubli semble une bien maigre contre-mesure pour neutraliser une menace exponentielle et la meilleure arme pour défendre notre confidentialité et assurer notre sécurité reste encore et toujours l’anonymat. Un anonymat bien pensé, un anonymat généralisé, un anonymat protecteur et certifié pour ne pas être détourné. Un TOR gouvernemental en sorte...