On aura mis plus de 100 ans à reconnaître que les permis de conduire sont de véritables ports d'arme parce que si la route tue quelquefois, la plupart du temps ce sont les conducteurs qui, par leur inconscience, leur alcoolémie, leurs fautes, déciment leurs semblables.
Pendant que l'industrie automobile délocalise et s'enfonce dans la pénurie de combustible fossile, continuant à produire des rêves de liberté capables de rouler à des vitesses qui provoqueraient des retraits de permis rien qu'en y pensant, notre quotidien continue d'être rythmé par les lettres du Ministère qui égrènent nos permis à points à une cadence métronomique.
Heureusement, la recherche est en marche, le Cybus de l'INRIA qui ne risque pas l'excès de vitesse, a commencé à donner le la d'une nouvelle génération de transports en commun individualisés dotés de logiciels intelligents, capables de calculer des trajectoires et de s'arrêter quand il le faut.
On peut espérer qu'on ne mettra pas 100 ans de plus pour comprendre que les villes sont des espaces où la liberté individuelle qui s'accumule provoque des embouteillages, ou il fait bon coordonner les déplacements et où ce type de moyen individualisé mais intégré est l'avenir de nos métros et de nos tramways.
Voir les vidéos sur http://www.desaunay.com/Cybus-des-minibus-electriques-sans-chauffeur-experimentes-a-La-Rochelle_a1345.html
Voir aussi http://personalinteractor.com/blog/2006/12/transports-collectifs-individualises/ et http://personalinteractor.com/blog/2009/05/transports-collectifs-individualises-2/
Sécurité & Systèmes d'Information see most recent posts on http://personalinteractor.eu
jeudi 14 juillet 2011
mardi 26 avril 2011
Vidéosurveillance utile
En réponse à une vidéo de Jean-Louis Blanchou, Président du comité de pilotage stratégique pour le développement de la vidéoprotection.
La commission nationale de vidéoprotection fait un excellent travail de communication et de financement.
Son travail de conseil, joint aux efforts notables des référents sûreté de Gendarmerie apporte un soutien remarquable aux collectivités qui peuvent presque se passer des experts conseil privés pour leur maîtrise d'ouvrage...
Les subventions du FIPD sont judicieusement distribuées pour contribuer à la multiplication des caméras et à la satisfaction des quotas.
Mais cela ne suffit pas à nous doter d'une stratégie nationale de déploiement de la vidéosurveillance sur le territoire qui est pourtant indispensable si l'on veut maîtriser notre parc et en garantir l'utilité, la conformité légale et surtout le fonctionnement.
En effet, une chose est d'installer, une autre est d'exploiter, une autre encore de maintenir.
L’informatisation massive des systèmes de vidéosurveillance et l’utilisation des réseaux informatiques dans le transport de la vidéo transforme les systèmes de sécurité électronique en systèmes informatiques.
Plus de 1400 systèmes de vidéoprotection urbaine sont actuellement déployés sur le territoire national en l’absence de toute interconnexion et en l'absence d'un schéma directeur technique.
Cette disparité extrême rend difficile la participation de la vidéoprotection au développement d’une stratégie globale de prévention situationnelle. Le manque d’homogénéité des systèmes de déport vidéo des collectivités dotées de Centres de Surveillance Urbaine (CSU ) vers les groupements de Gendarmerie ou les postes de Police nationale entrave l’efficacité de la coopération avec les forces de l’ordre.
Les coûts d’installation et de maintenance des équipements et des ressources humaines affectées à l’exploitation du système empêchent la majorité des communes d’accéder à la vidéoprotection. L’élan impulsé depuis 2007 a certes conduit à une multiplication des systèmes de vidéoprotection en France, mais, sans coordination centralisée au plan technique, les collectivités sont démunies face aux problèmes de
1) Mise en place d’un CSU, économiquement souvent hors de portée
2) Choix des solutions techniques adaptées pour le système de vidéoprotection, sa supervision et sa maintenance
3) Déport vidéo éventuel vers la Gendarmerie ou la Police Nationale.
(Elles bénéficie néanmoins des conseils et financements initiaux de la Commission mais celle-ci est sous-dimensionnée et n'entretient aucun lien avec les sociétés de conseil privées qui pourraient lui suppléer)
En l’occurrence, une commune qui ne peut assumer la création d’un CSU pour assurer le visionnage de ses caméras ne peut solliciter un deport vers les forces de l’ordre pour compléter sa supervision. Elle est donc doublement pénalisée.
Pour toute ces raisons, il faut repenser le déploiement de la vidéoprotection en France, centraliser son administration technique, ne pas laisser à des collectivités qui ont mille autres préoccupations la responsabilité de construire et maintenir un outil qui participe de la sûreté intérieure et qui en temps de crise pourrait aussi se révéler un atout pour la défense nationale.
Il serait somme toute bien logique que l'ARCEP aussi s'occupe un peu de vidéoprotection.
La commission nationale de vidéoprotection fait un excellent travail de communication et de financement.
Son travail de conseil, joint aux efforts notables des référents sûreté de Gendarmerie apporte un soutien remarquable aux collectivités qui peuvent presque se passer des experts conseil privés pour leur maîtrise d'ouvrage...
Les subventions du FIPD sont judicieusement distribuées pour contribuer à la multiplication des caméras et à la satisfaction des quotas.
Mais cela ne suffit pas à nous doter d'une stratégie nationale de déploiement de la vidéosurveillance sur le territoire qui est pourtant indispensable si l'on veut maîtriser notre parc et en garantir l'utilité, la conformité légale et surtout le fonctionnement.
En effet, une chose est d'installer, une autre est d'exploiter, une autre encore de maintenir.
L’informatisation massive des systèmes de vidéosurveillance et l’utilisation des réseaux informatiques dans le transport de la vidéo transforme les systèmes de sécurité électronique en systèmes informatiques.
Plus de 1400 systèmes de vidéoprotection urbaine sont actuellement déployés sur le territoire national en l’absence de toute interconnexion et en l'absence d'un schéma directeur technique.
Cette disparité extrême rend difficile la participation de la vidéoprotection au développement d’une stratégie globale de prévention situationnelle. Le manque d’homogénéité des systèmes de déport vidéo des collectivités dotées de Centres de Surveillance Urbaine (CSU ) vers les groupements de Gendarmerie ou les postes de Police nationale entrave l’efficacité de la coopération avec les forces de l’ordre.
Les coûts d’installation et de maintenance des équipements et des ressources humaines affectées à l’exploitation du système empêchent la majorité des communes d’accéder à la vidéoprotection. L’élan impulsé depuis 2007 a certes conduit à une multiplication des systèmes de vidéoprotection en France, mais, sans coordination centralisée au plan technique, les collectivités sont démunies face aux problèmes de
1) Mise en place d’un CSU, économiquement souvent hors de portée
2) Choix des solutions techniques adaptées pour le système de vidéoprotection, sa supervision et sa maintenance
3) Déport vidéo éventuel vers la Gendarmerie ou la Police Nationale.
(Elles bénéficie néanmoins des conseils et financements initiaux de la Commission mais celle-ci est sous-dimensionnée et n'entretient aucun lien avec les sociétés de conseil privées qui pourraient lui suppléer)
En l’occurrence, une commune qui ne peut assumer la création d’un CSU pour assurer le visionnage de ses caméras ne peut solliciter un deport vers les forces de l’ordre pour compléter sa supervision. Elle est donc doublement pénalisée.
Pour toute ces raisons, il faut repenser le déploiement de la vidéoprotection en France, centraliser son administration technique, ne pas laisser à des collectivités qui ont mille autres préoccupations la responsabilité de construire et maintenir un outil qui participe de la sûreté intérieure et qui en temps de crise pourrait aussi se révéler un atout pour la défense nationale.
Il serait somme toute bien logique que l'ARCEP aussi s'occupe un peu de vidéoprotection.
jeudi 7 avril 2011
Vidéoprotection : ni enregistrement ni intervention
en réaction à la video postée sur le site expoprotection
A l'heure où la grande majorité des collectivités est encore démunie de tout système de vidéoprotection (36000+ communes et -de 1500 communes vidéoprotégées) on pourrait être tenté de répondre qu'un premier niveau de protection est apporté par l'effet anti-impunité de l'enregistrement et que le nec plus ultra est de disposer d'effectifs de supervision capables d'intervenir pour prendre les malfaisants "en flag".
Néanmoins, la réussite du maillage national de vidéoprotection tient à mon sens à deux paramètres qui ne sont absolument pas pris en compte dans la dialectique courante et méritent pourtant qu'on s'y attarde:
1) l'homogénéité de la couverture de vidéoprotection doit être un objectif majeur, non seulement pour que tout le monde soit protégé de la même façon mais en plus pour que le fonctionnement des systèmes soit globalement assuré, sans considération de pouvoir d'achat des petites collectivités par rapport aux grandes agglomérations. Si l'on ne prend pas en compte ce paramètre, l'effet plumeau entrera en action et la délinquance se déplacera dans les zones d'impunité (on connait bien en banlieu parisienne)
2) L'objectif second est l'utilisation de la vidéoprotection pour faire de la prévention situationnelle et non pas seulement pour satisfaire les quotas de caméras dans les lieux publics. La prévention, c'est la logique inverse de l'enregistrement et elle nécessite de considérer que l'outil vidéoprotection est avant tout un outil des pouvoirs publics et un actif de notre sécurité intérieure, au service de la gendarmerie et de la police, au premier chef. Aujourd'hui, ils n'en sont que des utilisateurs occasionnels, en déport, soucieux de ne pas être envahis par une technologie dont le ratio temps consommé/utilité est incertain. Et ils ont raison.
Il faut donc repenser notre politique de déploiement de la vidéosurveillance pour qu'elle retrouve sa place en tant qu'outil de prévention au service de la sécurité intérieure, cela veut dire réfléchir en "top-down", au plan systémique de notre schéma directeur de déploiement national vers les collectivités, en favorisant le développement d'une infrastructure de communication et de supervision qui mette l'ensemble du territoire sur un plan d'égalité par rapport à la technologie.
Les technologies IP et IPV6, les capacités de stockage et de traitement le permettent, il faut maintenant le vouloir.
A l'heure où la grande majorité des collectivités est encore démunie de tout système de vidéoprotection (36000+ communes et -de 1500 communes vidéoprotégées) on pourrait être tenté de répondre qu'un premier niveau de protection est apporté par l'effet anti-impunité de l'enregistrement et que le nec plus ultra est de disposer d'effectifs de supervision capables d'intervenir pour prendre les malfaisants "en flag".
Néanmoins, la réussite du maillage national de vidéoprotection tient à mon sens à deux paramètres qui ne sont absolument pas pris en compte dans la dialectique courante et méritent pourtant qu'on s'y attarde:
1) l'homogénéité de la couverture de vidéoprotection doit être un objectif majeur, non seulement pour que tout le monde soit protégé de la même façon mais en plus pour que le fonctionnement des systèmes soit globalement assuré, sans considération de pouvoir d'achat des petites collectivités par rapport aux grandes agglomérations. Si l'on ne prend pas en compte ce paramètre, l'effet plumeau entrera en action et la délinquance se déplacera dans les zones d'impunité (on connait bien en banlieu parisienne)
2) L'objectif second est l'utilisation de la vidéoprotection pour faire de la prévention situationnelle et non pas seulement pour satisfaire les quotas de caméras dans les lieux publics. La prévention, c'est la logique inverse de l'enregistrement et elle nécessite de considérer que l'outil vidéoprotection est avant tout un outil des pouvoirs publics et un actif de notre sécurité intérieure, au service de la gendarmerie et de la police, au premier chef. Aujourd'hui, ils n'en sont que des utilisateurs occasionnels, en déport, soucieux de ne pas être envahis par une technologie dont le ratio temps consommé/utilité est incertain. Et ils ont raison.
Il faut donc repenser notre politique de déploiement de la vidéosurveillance pour qu'elle retrouve sa place en tant qu'outil de prévention au service de la sécurité intérieure, cela veut dire réfléchir en "top-down", au plan systémique de notre schéma directeur de déploiement national vers les collectivités, en favorisant le développement d'une infrastructure de communication et de supervision qui mette l'ensemble du territoire sur un plan d'égalité par rapport à la technologie.
Les technologies IP et IPV6, les capacités de stockage et de traitement le permettent, il faut maintenant le vouloir.
Inscription à :
Articles (Atom)