En réponse à une vidéo de Jean-Louis Blanchou, Président du comité de pilotage stratégique pour le développement de la vidéoprotection.
La commission nationale de vidéoprotection fait un excellent travail de communication et de financement.
Son travail de conseil, joint aux efforts notables des référents sûreté de Gendarmerie apporte un soutien remarquable aux collectivités qui peuvent presque se passer des experts conseil privés pour leur maîtrise d'ouvrage...
Les subventions du FIPD sont judicieusement distribuées pour contribuer à la multiplication des caméras et à la satisfaction des quotas.
Mais cela ne suffit pas à nous doter d'une stratégie nationale de déploiement de la vidéosurveillance sur le territoire qui est pourtant indispensable si l'on veut maîtriser notre parc et en garantir l'utilité, la conformité légale et surtout le fonctionnement.
En effet, une chose est d'installer, une autre est d'exploiter, une autre encore de maintenir.
L’informatisation massive des systèmes de vidéosurveillance et l’utilisation des réseaux informatiques dans le transport de la vidéo transforme les systèmes de sécurité électronique en systèmes informatiques.
Plus de 1400 systèmes de vidéoprotection urbaine sont actuellement déployés sur le territoire national en l’absence de toute interconnexion et en l'absence d'un schéma directeur technique.
Cette disparité extrême rend difficile la participation de la vidéoprotection au développement d’une stratégie globale de prévention situationnelle. Le manque d’homogénéité des systèmes de déport vidéo des collectivités dotées de Centres de Surveillance Urbaine (CSU ) vers les groupements de Gendarmerie ou les postes de Police nationale entrave l’efficacité de la coopération avec les forces de l’ordre.
Les coûts d’installation et de maintenance des équipements et des ressources humaines affectées à l’exploitation du système empêchent la majorité des communes d’accéder à la vidéoprotection. L’élan impulsé depuis 2007 a certes conduit à une multiplication des systèmes de vidéoprotection en France, mais, sans coordination centralisée au plan technique, les collectivités sont démunies face aux problèmes de
1) Mise en place d’un CSU, économiquement souvent hors de portée
2) Choix des solutions techniques adaptées pour le système de vidéoprotection, sa supervision et sa maintenance
3) Déport vidéo éventuel vers la Gendarmerie ou la Police Nationale.
(Elles bénéficie néanmoins des conseils et financements initiaux de la Commission mais celle-ci est sous-dimensionnée et n'entretient aucun lien avec les sociétés de conseil privées qui pourraient lui suppléer)
En l’occurrence, une commune qui ne peut assumer la création d’un CSU pour assurer le visionnage de ses caméras ne peut solliciter un deport vers les forces de l’ordre pour compléter sa supervision. Elle est donc doublement pénalisée.
Pour toute ces raisons, il faut repenser le déploiement de la vidéoprotection en France, centraliser son administration technique, ne pas laisser à des collectivités qui ont mille autres préoccupations la responsabilité de construire et maintenir un outil qui participe de la sûreté intérieure et qui en temps de crise pourrait aussi se révéler un atout pour la défense nationale.
Il serait somme toute bien logique que l'ARCEP aussi s'occupe un peu de vidéoprotection.
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