en réaction à la video postée sur le site expoprotection
A l'heure où la grande majorité des collectivités est encore démunie de tout système de vidéoprotection (36000+ communes et -de 1500 communes vidéoprotégées) on pourrait être tenté de répondre qu'un premier niveau de protection est apporté par l'effet anti-impunité de l'enregistrement et que le nec plus ultra est de disposer d'effectifs de supervision capables d'intervenir pour prendre les malfaisants "en flag".
Néanmoins, la réussite du maillage national de vidéoprotection tient à mon sens à deux paramètres qui ne sont absolument pas pris en compte dans la dialectique courante et méritent pourtant qu'on s'y attarde:
1) l'homogénéité de la couverture de vidéoprotection doit être un objectif majeur, non seulement pour que tout le monde soit protégé de la même façon mais en plus pour que le fonctionnement des systèmes soit globalement assuré, sans considération de pouvoir d'achat des petites collectivités par rapport aux grandes agglomérations. Si l'on ne prend pas en compte ce paramètre, l'effet plumeau entrera en action et la délinquance se déplacera dans les zones d'impunité (on connait bien en banlieu parisienne)
2) L'objectif second est l'utilisation de la vidéoprotection pour faire de la prévention situationnelle et non pas seulement pour satisfaire les quotas de caméras dans les lieux publics. La prévention, c'est la logique inverse de l'enregistrement et elle nécessite de considérer que l'outil vidéoprotection est avant tout un outil des pouvoirs publics et un actif de notre sécurité intérieure, au service de la gendarmerie et de la police, au premier chef. Aujourd'hui, ils n'en sont que des utilisateurs occasionnels, en déport, soucieux de ne pas être envahis par une technologie dont le ratio temps consommé/utilité est incertain. Et ils ont raison.
Il faut donc repenser notre politique de déploiement de la vidéosurveillance pour qu'elle retrouve sa place en tant qu'outil de prévention au service de la sécurité intérieure, cela veut dire réfléchir en "top-down", au plan systémique de notre schéma directeur de déploiement national vers les collectivités, en favorisant le développement d'une infrastructure de communication et de supervision qui mette l'ensemble du territoire sur un plan d'égalité par rapport à la technologie.
Les technologies IP et IPV6, les capacités de stockage et de traitement le permettent, il faut maintenant le vouloir.
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